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Le phénoméne classigue de polarisation autour de la ville ou des fleuves se repére aisément, mais la richesse du terroir et, en particulier, la présence de sols propices a la viticulture, constitue ici une clef d’explication importante. On compte ainsi plusieurs magistrats présents dans le Sauternais, notamment le long de la vallée du Ciron, 4 hauteur de Bommes, Sauternes et Noaillan. La présence du cours d’eau facilite non seulement le transport, mais joue aussi, par ses brumes, un rôle dans la maturation du raisin en contribuant à la formation du Botrytis Cynerea, champignon responsable de la « pourriture noble ». Jean Duroy est ainsi l’heureux propriétaire des justices haute, moyenne et basse des paroisses de Bommes, Sauternes, Cérons et Pujols, et de la maison noble de Saint-Robert, paroisse de Pujols. La famille ne tarde pas à s’allier avec les Suduirault, qui possèdent le vignoble qui porte leur nom. Plus au Nord, le Médoc commence aussi à attirer les magistrats. On rencontre, à Saint-Laurent-Médoc, les Fayet, propriétaires de la maison noble de Bernos, les Desnanotz, seigneurs de Carnet, et bien sûr les Ségur. Le long de l'estuaire de la Gironde se succèdent les propriétés des Monneins, à Bégadan, des Caupos, Cornut, Léglise et Massip à Saint-Christoly-en-Médoc, les Pontac à Saint-Estèphe avec la maison noble de Pez, puis les Dabadie, seigneurs de Beychevelle et Lamarque... Citons encore les Dalesmes, seigneurs de Parempuyre, qui côtoient les Ségur, barons de Margaux, les Pichon, les de Mons, baron de Soussans et Bessan, le baron d’Agassac Jacques de Pomiés, mais aussi des officiers moins connus comme Arnaud de Licterie, propriétaire de la maison noble de Géronille et du fief de Duch, sur les paroisses de Macau et Ludon. Aussi, dés le second XVII siècle, le Médoc est déjà une terre de prédilection des magistrats du Parlement. Ces deux régions émergentes ne doivent cependant pas faire oublier que Messieurs sont aussi surtout présents dans l’Entre-Deux-Mers et le long de la Garonne, où les vignobles de palus sont florissants. Cela signifie donc que les magistrats ne fabriquaient pas tous le même vin, et cette différence s'inscrit à la fois dans la chronologie de la production et dans la géographie des terroirs. En d’autres termes, on ne produit pas le même vin en 1650 et en 1710, et la qualité varie selon que l’on est propriétaire dans le Sauternais, l’Entre-Deux-Mers ou le Médoc. Il s’agit de rendre compte d’une réalité complexe, mouvante, qui nous impose de commencer par décrire l’évolution avant d'essayer d’en cerner les mécanismes. Les vignobles bordelais au temps de Louis XIV : la mesure du changement Vins rouges Vins blancs Crus Montant (en livres par barrique) Crus Montant (en livres par barrique) Graves et Médoc 78 à 100 Langon, Bommes, Sauternes 84 à 105 125