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MIKES KELEMEN (1711.) Portrait de Kelemen Mikes par Ferenc Haske et Zsigmon Pollak (Collection particulière) Dans ce journal épistolaire, l’auteur raconte la vie quotidienne des émigrés hongrois à un personnage anonyme, sa cousine ou sa tante éloignée. Il lui raconta aussi ses expériences avec le vin local : « Merci aussi pour le vin, ma cousine, mais pas autant que pour le poisson, car nous avons du vin en suffisance, et pas seulement en suffisance mais de bonne qualité aussi, on pourrait le faire passer pour du vin de table. Ce ne sont pas des vins délicats, ni des vins pour les femmes, comme on dit d’habitude, mais assez bons pour nos besoins et notre alimentation. Que faut-il d’autre ? Boire avec modération est bénéfique à notre douce santé. On estime qu’il suffit de boire quatre fois pendant le déjeuner : le premier verre pour nous-mêmes, le deuxième pour nos amis, le troisième pour la joie et le quatrième pour nos ennemis. » Afın de remplir ses jours dans Vémigration, il sadonna a viticulture dans son propre jardin qu'il compara, non sans exagération, aux célèbres vignobles de Tokaj : « Grâce à Dieu, nous passons ici nos journées d’exilés en paix. Je me suis même adonné à la culture, car j'ai planté dans mon jardin quelques pieds de vigne. 57 Kelemen Mikes, Lettres de Turquie, éd. G. Tiiskés, M. Marty, F. Toth, Paris, Honoré Champion, 2011, p- 218-219. 61