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Dans une méticuleuse analyse philologigue, Andor Tarnai (1925—1994) a déterminé avec précision le contexte exact de la citation par Caelius Rhodiginus, mais cette prouesse philologigue na nullement affecté le rőle énorme gue la sentence avait joué dans la formation du patriotisme hongrois. Quoique Paul Keler n’évoque nullement l'ouvrage de Caelius Rhodiginus, l’introduction de son traité paraît confirmer l’image traditionnelle qu'on pouvait avoir du Royaume de Hongrie : un pays richissime, dont le développement fut bloqué par l’expansion ottomane. Pourtant, dans le territoire qui était resté sous domination chrétienne, il a subsisté plusieurs régions viticoles (même si la région la plus connue au Moyen-Âge, le pays de Srem (Sirmium) était perdu). Le texte de Paul Keler, paru sans doute en faible tirage, fut élargi et re-édité par Peter Jänichen. Cette re-édition a été complétée par un petit résumé de langue allemande (dont l’auteur est soit Keler, soit Jänichen lui-même).” Notons un aspect curieux de cette publication : on y trouve une liste d'expressions latino-germano-hongroise, intitulée « Die Werckzeuge, die bey dem Weinbau gebrauchet werden ». Les entreprises de cette nature sont très rares 4 l’époque -— c’est regrettable, puisque la traduction latine et allemande des expressions (locales et régionales) hongroises aurait largement contribué aux succès des travaux philologiques modernes. $ TarNaI 1976. Le texte dit de la population de la Pannonie qu ils sont physiquement robustes et belliqueux, mais peu intelligents et faciles à tromper : « Mira porro nunc est gentis in victu lautitia, mirum et in condiendo ingenium. Summi, infimi, medioxumi coquendi artem sagaciter tenent. Usurpatur ab eis adagium, Extra Pannoniam non est vita, aut si sit, non tamen esse ita. » (TARNAI 1976, 16.). ? JANICHEN 1731, 215-255. (Dissertatio de vineis Vngariae), 255-278. (Beschreibung des vornehmsten Weingebürges in Ungarn). 10 JÄnıcHEN 1731, 272. 38